Faut-il tricher en musculation ?
Tous les experts sont unanimes : Il faut s’entraîner de manière stricte.
Mais qu’est ce qu’une bonne technique en musculation ? Est-ce la même pour tous ?
Quelles sont les bases immuables ?
Et enfin, faut-il tricher en musculation pour mieux progresser ? Et surtout, si c’est le cas, comment tricher en musculation de manière efficace et sans risque ?
Laissez-moi tout vous expliquer.
Ps : Cet article s’adresse aux pratiquants naturels de musculation.
Sommaire de l'article
1 – Comment exécuter ses exercices ?
Lorsque l’on débute la musculation, il est indispensable d’apprendre la bonne technique des principaux exercices.
Pourtant, avec la mode grandissante des “programmes magiques” et l’ouverture incessante de salles Low Cost, celle-ci n’est plus enseignée prioritairement.
A la place, des programmes généraux sont fournis sans démonstrations des exercices comme cela était dans le cas dans les anciennes salles associatives tenues par des passionnés.
Or, la technique d’exécution, l’apprentissage de celle-ci est la base immuable à tous progrès futurs en musculation.
Je suis effaré de constater que malheureusement, même après des années de pratique, que celle-ci n’est pas comprise, ni démontrée, la faute à un enseignement absent ce qui fait perdre du temps et surtout accroît le risque de blessure.
Il va sans doute qu’actuellement, les formations pour devenir coach-sportif n’ont que peu d’heures pour apprendre la bonne technique d’exécution des exercices. Dans ces conditions, il est évident que son apprentissage ne peut passer que par des recherches et des expériences personnelles.
Avant de poser la question de savoir s’il faut tricher en musculation pour mieux progresser, il faut avant tout connaître la bonne technique de base.
Ce n’est peut être pas l’exécution que vous devrez adopter à terme mais il n’empêche que tout part de là.
On peut comparer celle-ci à la base d’un pyramide. Sans le premier niveau, il ne faut espérer aller au deuxième niveau et encore moins au sommet.
C’est ainsi que de nombreux pratiquants se blessent sans comprendre pourquoi.
L’une des solutions, si l’encadrement manque, est de se filmer et de comparer sa technique d’exécution avec les diverses vidéos présentes notamment sur la page exercices de musculation, le premier site à avoir filmé presque l’intégralité des exercices de musculation.
La première fois que je me suis filmé, quelles surprises j’ai eu. Je me suis vraiment fait peur et c’est, limite, si je reconnaissais l’exercice que j’étais supposé faire.
Par la suite, avec mon travail de coach (depuis 2006), faisant filmer au maximum l’exécution des exercices de mes élèves via les suivi coaching musculation à distance que je propose, nous avons bien souvent des surprises ensemble.
Comme il est aujourd’hui assez facile de se filmer, je ne peux que vous inviter à le faire, quitte à passer pour un “narcissique” auprès de ceux qui n’ont pas encore adopté la vidéo pour se “corriger” et mieux évoluer.
La bonne exécution de base est une exécution contrôlée, aussi bien durant la phase négative que positive.
De nombreuses personnes cherchent à mettre de la vitesse, à être explosif, avant d’avoir maîtrisé le geste.
Or, on ne peut et on ne doit mettre de la vitesse que lorsque l’on a appris la technique de base.
Nous apprenons bien à marcher avant de courir, il en est de même pour les exercices en musculation, même si à terme, on progresse mieux en “explosant” (Cf mon article sur “A quelle vitesse faire ses répétitions en musculation ?”
Avant même de vouloir faire le programme ultime, il faut donc commencer par là.
N’hésitez donc pas à avoir recours à un coach si jamais, vous ne vous sentiez pas assez spécialiste / motivé pour tout apprendre seul. C’est la deuxième solution.
Il n’y a qu’en musculation où l’on croit que l’on peut tout apprendre seul et que l’on n’a pas besoin de coach, contrairement aux autres activités sportives où dès que l’on souhaite progresser, on se fait encadrer.
Suivant à distance, j’accorde une grande importance à celle-ci bien avant de mettre en place mes fameux cycles de progression.
La base, ensuite le programme puis la méthodologie comme avec l’application SP-Training, dans cet ordre.
2 – Pourquoi tricher en musculation techniquement est plus efficace ?
Après avoir appris correctement les bases, il convient de ne pas être trop rigide sur celles-ci.
En effet, quelque soit la discipline sportive, il y a certaines règles à respecter mais si on analyse la technique des champions, nous nous apercevons que chacun d’entre eux a sa propre technique.
En musculation, à rechercher l’exécution la plus stricte possible à chaque répétition, on limite ses progrès car il est toujours possible d’être plus “propre” techniquement.
Il est toujours possible de pinailler sur des détails de plus en plus infimes et de se perdre dans ce qui déclenche véritablement la transformation physique : Le progrès régulier sous les barres, que ce soit en charge et/ou en répétitions (temporairement).
Ainsi, de nombreux pratiquants n’évoluent pas car ils se concentrent uniquement sur leurs techniques, pensant que s’appliquer est suffisant pour progresser.
Pire encore, ils arrêtent leurs séries avant de véritablement forcer, même s’il ne faut pas la majorité du temps forcer le plus possible (Cf mon article “L’échec en musculation“), dès que leurs exécutions ne sont plus parfaites.
On les retrouve malheureusement des années plus tard avec le même physique, les mêmes poids sous les barres s’ils n’ont pas arrêté avant, faute de progrès et de motivation associés.
Cette recherche de la “technique parfaite” quelque soit le niveau est souvent colportée par des individus devant tout ou presque aux produits dopants qui amplifient tous les signaux permettant la croissance musculaire.
Pourtant, à très haut niveau, il suffit pour cela de regarder les fameux “Battle for the Olympia” disponibles sur Youtube, aucun champion n’utilise une technique stricte au premier sens du terme (J’y reviendrais plus bas).
Il est important, si vous souhaitez vraiment vous transformer physiquement, de comprendre que lorsque l’on force, surtout sur des séries moyennes, il arrive un moment où votre technique finira forcément par se dégrader un peu.
Naturellement, sans produit dopant, il n’est pas possible de réellement prendre du muscle si on accapare toute son énergie à la meilleure exécution possible et qu’on en dérive jamais.
Nos muscles ne savent pas si l’exécution est stricte ou pas, ils ne “réfléchissent” pas ainsi mais par rapport à des signaux nerveux et métaboliques qui ne peuvent être qu’amoindris lorsque l’on est obsédé par la technique.
Oui, apprendre les bonnes exécutions est la base mais après quoi, il faut réellement se mettre à s’entraîner pour progresser sans quoi on ne peut que stagner.
Attention donc à pas être trop stricte car cela limite les progrès.
3 – Comment tricher en musculation ?
La notion de tricher en musculation est toute relative.
Il ne s’agit pas de faire de la danse ou de faire les mollets quand on fait les biceps.
Il s’agit de s’accorder une certaine liberté de mouvement, d’exécution pour pouvoir s’exprimer.
La première fois que j’ai entendu parler de cela, c’était sur les Forums SuperPhysique par un dénommé Franck B. Il s’entraînait d’une façon peu conventionnelle en faisant des séries très longues avec du rest-pause (sans reposer les poids mais en se mettant dans une position de repos relatif où le poids se faisait moins sentir).
Il publiait de nombreuses vidéos de son entraînement et sa technique était loin d’être parfaite. Pourtant, il progressait à chaque séance. Il rajoutait des répétitions puis des kg à terme. Il se transformait physiquement tandis que nous, à croire éperdument à notre exécution parfaite, rien ne se passait.
Chaque semaine, nous mettions les mêmes poids, faisions les mêmes répétitions et nous n’arrivions jamais à augmenter ni l’un, ni l’autre alors de là à parler de progrès physiques ?
Alors nous avons commencé à prendre quelques libertés, à être moins “stricte” selon les bien-pensants.
Premièrement, nous avons arrêté de ralentir exagérément la phase négative de nos exercices pour mieux bénéficier de l’énergie élastique et ainsi contracter plus fortement nos muscles lors de la phase positive.
Ce n’est que des années plus tard que j’ai compris l’intérêt exact et l’erreur de ralentir, de vraiment ralentir sa phase négative dans une optique de prise de muscle.
Deuxièmement, nous avons appris à exploser sur la phase positive de nos exercices.
Le contrôle, c’est bien mais comment savoir si nous contrôlons toujours de la même façon nos exercices séance après séance ? Impossible de le savoir.
Comme je l’explique dans mon article “Progression ou Sensation en musculation“, les sensations sont subjectives et non objectives.
Alors nous avons pris le parti d’exploser le plus possible afin d’avoir un repère plus fiable chaque semaine.
Comme je le disais plus haut, nos muscles réagissent à plusieurs signaux donc les signaux nerveux. Or, en explosant, nos muscles se contractent plus fortement comparativement à un exercice réalisé lentement (et donc mollement… logique !).
Troisièmement, nous avons arrêté de pinailler sur des détails. Si une répétition manquait d’amplitude, pour 1 ou 2 centimètres, auparavant, on se serait flageller.
Désormais, cela n’avait plus aucune importance. Il fallait que l’amplitude soit à peu près la bonne, à peu près étant suffisant et optimal.
Quatrièmement, nous avons utilisé le rest-pause avec abondance afin d’allonger nos séries et de tromper “l’échec”.
J’apparente celui-ci à une forme de triche car, par une bonne gestion, on fait beaucoup plus de répétitions que l’on pourrait normalement en faire avec une technique, encore une fois, trop stricte.
Si le sujet du rest-pause vous intéresse, je l’aborde en détail dans la Formation SuperPhysique.
Cinquièmement, avec la démocratisation de l’analyse morpho-anatomique, nous avons compris que chacun ne pouvait exécuter ses exercices de la même façon que son voisin avec les mêmes amplitudes mais qu’il fallait personnaliser cela.
Ainsi, ce qui paraissait comme stricte était, en fait, dangereux pour certains.
Nous avons ainsi adapté nos amplitudes de travail et affiner notre sélection d’exercice en fonction.
Le résultat ?
Vous vous en doutez ?
Nous avons tous progressé, bien plus que ce que l’on pensait possible à tel point que j’ai développé la Méthode SuperPhysique, bien des années plus tard, en reprenant et en allant encore plus loin sur ces différentes adaptations (Pour permettre une meilleure personnalisation).
4 – Les dangers de la triche
Toutefois, tricher en musculation n’est pas sans risque, surtout si on s’y prend comme un manche.
Il y a des erreurs à ne surtout pas commettre.
La première, c’est d’éviter de modifier les courbures de sa colonne vertébrale en cours de mouvement.
Par exemple, arrondir le bas du dos au Squat ou accentuer sa cambrure au développé militaire sont des erreurs qui, à terme, se solderont à coup-sur par des blessures.
On doit toujours rester “solide” !
La deuxième, il ne faut pas oublier quel mouvement on réalise.
Celui-ci doit toujours être reconnaissable.
Je me souviens encore de vidéos où je ne reconnaissais même pas le mouvement que je faisais.
Oui, on peut donner “un peu” d’élan mais celui-ci ne doit pas tourner au ridicule.
L’entraînement en musculation pour progresser n’est pas un concours de déhancher ou un spectacle de cirque.
Monter sur la pointe des pieds et travailler les mollets alors que l’on fait des élévations latérales, c’est non.
Donner un peu d’élan en bougeant son dos d’avant en arrière, oui.
La troisième, c’est de ne pas oublier quel est son objectif. Tricher en musculation pour faire plus de répétition ou mettre plus lourd, oui mais cela reste avant tout avec l’objectif de prendre du muscle, de les travailler.
Il ne s’agit pas de tricher en musculation pour mettre plus lourd en perdant de vu le but premier de cette triche.
Si c’est pour travailler son ego et ne plus du tout travailler ses muscles, ca ne peut se solder que par une absence de progrès, si ce n’est pas une blessure grave.
Ainsi, tous les exercices ne se prêtent pas à tricher en musculation pour progresser.
Les exercices mettant de la pression sur le dos sont donc à exclure de la liste des exercices sur lesquels on peut tricher en musculation de manière efficace.
5 – Faut-il tricher en musculation : Conclusion
Contrairement aux idées reçues, adopter la technique d’exécution la plus stricte possible selon les “normes” en vigueur n’est pas la meilleure chose à faire, à moins de débuter, pour progresser.
Pire, cela peut ralentir vos progrès, si ce n’est vous faire stagner et même provoquer la blessure si vous adoptez une amplitude qui ne vous correspond pas sur certains exercices en fonction de votre morpho-anatomie.
Vous pouvez d’ailleurs retrouver la liste des meilleures exercices votre morpho-anatomie dans la Méthode SuperPhysique.
Tricher en musculation n’est pas ce que l’on croit aux premiers abords.
Il s’agit de tricher intelligemment en regard du ratio bénéfices / risques des exercices pour accélérer ses progrès et ne pas se retrouver à chipoter sans cesse sur des détails mineurs qui ne feraient que ralentir, voir annihiler tous progrès.
J’espère vous avoir aidé à y voir plus clair sur le sujet.
Si vous souhaitez aller plus loin avec mes conseils, je ne peux que vous invitez à suivre ma FORMATION DE MUSCULATION GRATUITE pour les pratiquants naturels.
J’y donne mes meilleurs conseils à partir des erreurs que j’ai pu faire et que je vois encore faire afin de vous éviter de perdre du temps et de vous blesser.
Vous verrez, ce ne sont pas les conseils habituels que l’on peut lire ou entendre un peu partout ! 🙂
Je vous souhaite donc une bonne formation et vous dis à très vite,
Rudy