Les morphotypes en musculation sont couramment utilisées pour classer les individus et déterminer les facilités et difficultés qu’ils vont rencontrer via leurs pratiques.
Ainsi, de nombreuses personnes se cachent derrière des excuses invraisemblables pour expliquer leurs manques de résultats, parce qu’ils n’ont soi-disant pas le bon morphotype pour progresser en musculation.
Mais sont-ils réellement fiables ? Qu’en est-il réellement ?
Laissez-moi tout vous expliquer.
Sommaire de l'article
1 – Les Morphotypes en musculation – Vidéo
2 – Les morphotypes en musculation – Le mythe de l’ectomorphe
Au début des années 2000, sur les divers forums de musculation qui existaient sur internet, le mythe du Hardgainer était bien ancré dans la tête de chaque individu.
Sur l’ancêtre du site SuperPhysique, Smart Weight Training, nous pouvions alors accéder à de nombreux articles allant dans ce sens car si l’on n’avait que peu de résultat en pratiquant la musculation, c’est que nous étions obligatoirement un hardgainer, c’est à dire un ectomorphe en français.
Nous étions prédestinés à avoir des difficultés à prendre du muscle, à grossir, à prendre de la masse tandis que nous aurions eu des facilités à sécher, à maigrir.
Les entraînements conseillés sortaient de la norme à savoir qu’ils comportaient un faible volume d’entrainement, c’est à dire peu de séries et d’exercices par muscles car les capacités de récupération des “ectomorphes” étaient forcément limités (Cf mon article sur le volume d’entraînement optimal).
Avec le temps, nous nous sommes finalement aperçus que ranger les personnes dans des catégories si étroites était une grossière erreur (Les explications en détails).
En réalité, personne n’est complètement ectomorphe, endomorphe ou mésomorphe.
Nous sommes tous un mélange unique de divers facteurs. C’est ainsi que Sheldon, “l’inventeur” des morphotypes en musculation, parlait plutôt de tendance.
Ainsi, ce n’est pas parce que vous avez les os fins que vous aurez du mal à prendre du muscle. Ce n’est pas parce que vous avez des difficultés à prendre du poids que vous êtes forcément un ectomorphe. Ce n’est pas parce que vous avez des gros os que vous n’aurez pas de difficultés à être fort.
Combinés tous les facteurs d’un morphotype est très rare. Pour tout vous dire, je n’ai jamais vu cela chez les milliers de personnes que j’ai coaché depuis 2006.
Vous pouvez même avoir des facilités sur un muscle et des difficultés sur un autre, sans aucun rapport finalement avec une quelconque histoire de morphotypes en musculation.
Tout ne coïncide pas et est indépendant des autres facteurs.
Chaque personne est forcément doué pour quelque chose que ce soit un ou plusieurs muscles, une ou plusieurs catégories d’exercices. Certains prennent même du gras de façon très localisé, notamment en fonction de la prédominance de certaines hormones par rapport à d’autres (Cf cet article sur les explications de la prise de graisse locale).
Néanmoins, on peut affirmer qu’il existe des tendances, des relations entre certaines longueurs musculaires, entre certains muscles comme pour les os.
Mais encore une fois, rien de tout cela n’est relié à la “vitesse” de son métabolisme, à la grosseur générale de vos os sur l’ensemble de votre corps ou encore sur vos capacités de récupération.
3 – Les morphotypes en musculation – L’arrivée de l’analyse morpho-anatomique
L’analyse morpho-anatomique enseignée aux futurs Coach Sportif
Si vous vous entraînez en salle, vous avez sans doute déjà rencontré cet individu qui a l’air de s’entraîner sans véritablement suivre de programme structurée, sans suivre une alimentation adaptée, qui a l’air de tout faire un peu de façon désordonnée et qui a pourtant des résultats incroyables.
Peut être même, et c’est souvent le cas, que ce type d’individu vous conforte dans le fait de croire dans les morphotypes en musculation. Vous auriez trouver un vrai mésomorphe.
Mais en réalité, cet individu est doué pour la musculation (Cf article pour déterminer le potentiel en musculation).
Si je réalisais son analyse morpho-anatomique, je m’apercevrais sans doute qu’il a pratiquement, si ce n’est tous, les muscles longs, une structure osseuse qui combine tous les avantages des différentes catégories identifiées (Sauterelle, Dinosaure, Gorille) et qu’il a en plus de forts antécédents sportifs réalisés durant son enfance et adolescence avec des parents, eux aussi, extrêmement sportifs.
Mais cet ami est une exception et coïncide en tous points aux caractéristiques des meilleurs sportifs professionnels.
Malheureusement, si vous lisez cet article, ce n’est pas vous, ni moi. Pour nous, il est difficile de prendre du muscle, de grossir sans prendre de graisse, de vraiment sécher. Cela demande des efforts structurés que ce soit sur l’alimentation où rien ne doit être laissé au hasard, sur l’entraînement où chaque exercice doit être choisi en connaissance de cause par rapport à sa morpho-anatomie en mettant en place une vraie méthodologie du progrès (Cf l’article – Comment éviter de stagner en musculation ?).
Pour progresser en musculation, si vous n’êtes pas l’exception, vous devrez donc faire du mieux que vous pouvez pour devenir un peu meilleur chaque jour.
C’est cela la vraie norme.
Vous ne pourrez pas manger des pizzas et des cookies et espérer être sec, exempt de graisse.
Vous ne pourrez pas copier votre “ami”, vous entraînez au hasard et espérer progresser chaque semaine, à chaque séance.
C’est pourquoi la pire erreur en musculation est de se comparer à votre voisin.
Vous êtres vous et vous devez apprendre à réfléchir et à agir pour vous.
4 – Les morphotypes en musculation – Pour quels exercices êtes-vous fait réellement ?
A partir de son analyse morpho-anatomique (pour réaliser la vôtre), il est possible de prédire où vous allez avoir plus de difficultés à progresser, que cela soit en terme de masse musculaire et/ou en terme de force sur certains exercices.
Cela ne signifie en rien le niveau que vous pourrez atteindre car il dépend d’une pléthores d’habitudes actuelles et d’antécédents mais pourra orienter votre entraînement, notamment celui de votre mobilité afin de pallier aux “déficiences” de votre morpho-anatomie en vue d’exceller sur certains exercices s’il s’agit de vos objectifs.
Par exemple, si vous avez les bras très longs et une cage thoracique peu développée, la pratique du développé couché s’annonce difficile mais il est possible de réduire drastiquement les risques de blessures en travaillant la mobilité de ses pectoraux et épaules, en renforçant les muscles antagonistes et de travailler à réduire son amplitude de travail afin de réduire le possible “surétirement” (Plus d’explications) en assouplissant les muscles fléchisseurs de hanches que sont le droit antérieur et le psoas-iliaque afin de pouvoir plus “cambrer” et d’avoir surtout moins à descendre la barre.
Les objectifs que l’on se fixe, couplé à l’analyse morpho-anatomique, permettent ainsi d’orienter directement son entraînement dans le bon sens et donc de ne pas perdre de temps.
Et comme nous sommes le reflet de nos habitudes, il ne s’agira alors que d’en mettre en place de nouvelles.
Toutefois, la longueur musculaire de chaque muscle est à prendre en compte afin d’adapter l’amplitude des exercices d’isolations que l’on pratique afin de ne pas étirer anormalement ses tendons.
5 – Les morphotypes en musculation – Conclusion
Aucun exercice en musculation n’est à éviter particulièrement, universellement pour tous.
Tout doit être adaptée en fonction de vous et vous seul.
Oubliez les morphotypes de bases et apprenez à personnaliser tout ce que vous faites par rapport à vous, en commençant malgré tout, à suivre les bases qui ont fait leurs preuves.
En espérant vous avoir éclairé.